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J’aime regarder les sculptures, les toucher, les caresser.
Lorsque je visite un Musée, je ne vois qu’elles,
je leur tourne autour, je leur parle parfois.
Ma préférence va aux sculptures archaïques et médiévales,
mais j’éprouve une immense admiration pour
Rodin, Camille Claudel, Ousman Sow et Fanny Ferré.


Il y a, dans l’acte de sculpter, quelque chose qui apprivoise l’ombre,
qui conjure la nuit, qui nous protège.
Bien au-delà d’un rituel magique, c’est l’acte de créer par excellence.
Il fait du sculpteur un rival du Créateur.
Mais par là, l’homme Lui rend hommage


Par mon travail, je veux  Lui rendre hommage.
La sculpture est un cri.
Un chant

Alors vient le désir, l’argile.
Oui, ce qui fait naître chacune de mes œuvres, c’est le désir.

Ce qui me plaît, c’est de célébrer la beauté du corps humain,
on n’a jamais fini. C’est tellement beau.
Un geste, une femme qui se penche, un visage.
C’est tout simple, c’est infini.

C’est l’humain, j’aime cela

                                                                     Marie  Dreux

Au secret de la terre
texte de Corinne Pradier, écrivaine

En ce jour anniversaire de sa naissance, dans un face-à-face empli d'émotion, Marie Dreux parcourt à rebours le chemin qui la conduit à la création. Sur la table du salon trône une Vierge à l'Enfant, un drapé de terre noire bientôt émaillé de blanc. Conçue en hommage aux dentellières du Puy, la madone inspirée d'une figure russe incarne force et fragilité. Remouillant la terre, Marie redessine le pourtour d'un œil jusqu'à l'émergence du regard. « Quand je termine un visage, il y a une naissance, un être. » C'est par la grâce de ce travail figuratif, dans lequel les volumes d'argile tracent leur phrasé dans l'air, que Marie a trouvé la lumière. Toutefois, il lui fallut au préalable survivre à l'ombre. Une ombre hantée par la figure aussi étincelante qu'éphémère d'une Camille Claudel. À vingt ans, Marie fait un stage de sculpture sur pierre à Villefranche-de-Rouergue, suit des cours de modelage en amateur et, animée par le désir intense de créer, fait le choix de la terre dans laquelle elle reconnaît d'infinies possibilités, « plus de liberté que dans la pierre ou dans les veines du bois, plus de finesse et de souplesse ». Dans les premiers temps ses pièces sont agglutinées, dépossédées de leurs membres puis peu à peu, tandis que Marie se libère et pénètre conjointement les mystères de l'anatomie, ses personnages se détachent de la masse, s'individualisent. Leur peau parfois chamottée (incrustée de terre cuite pilée) souligne les reliefs d'un visage, les courbes mouvantes d'un corps. Grès roux d'Espagne, reflets métalliques du raku ou terre enfumée… lui tiennent lieu de couleur. Ses figurines sont parfois inspirées de silhouettes mythiques, comme ses tanagras, variations des statuettes de Béotie. Parfois, elles surgissent au cours d'un rêve, trouvent leur source dans une idée préalablement croquée ou non – comme ses femmes fontaines – ou se dégagent de façon purement aléatoire. Autrefois reine en exil, Marie aspire plus que jamais à retrouver l'émotion au secret de la terre.

Corinne Pradier

corinnepradier@wanadoo.fr

Marie Dreux - Sculpteur céramique grès - 7 chemin des Sources, La Rivoire - 43120 Monistrol sur Loire
Tél : 33(0)4 71 66 57 16 Port. 06 70 18 88 95